dimanche 22 novembre 2015

Sainté Trail Urbain, quand il faut aller au charbon

Alors non je ne mets pas ce titre que pour faire un jeu de mots (comme si c'était mon genre...), mais parce que sur ce Sainté Trail Urbain 2015 il y a une barrière horaire au bout de 3h, au 26e kilomètre, sur le site minier du Puit Couriot. 25 km en 3h, sur un trail urbain assez roulant, ça doit passer. Sauf que ce n'est pas si roulant que ça, et qu'avec le froid et la neige qui sont arrivés sur ma bonne ville natale de Saint-Etienne, pour passer la barrière horaire il va vraiment falloir aller au charbon !
En préparant la course j'étais assez confiant, mais pas complètement sûr non plus de passer, j'ai donc très vite pris le parti de couper cette épreuve en deux : une course de 26 km à boucler en moins de 3h, avec mes temps de passage estimés, et un final de 8 km avec deux belles bosses, à faire sans stress avec les force qui resteraient.


Et voila ce que ça a donné :

Les photos - Le film

L'avant-course tranquille


De bon matin ça roule bien pour venir de Lyon, et heureusement il n'a pas neigé pendant la nuit. A 7h50 on n'a que l'embarras du choix pour se garer à proximité du Zénith et du Parc des expositions de Saint-Etienne, alors que quelques petits flocons tombent gentiment.

8h00 : Retrait des dossards au Parc des expositions, avec le sac coureur contenant un buff et aussi un bonnet ! Parfait : le buff c'est pour moi et le bonnet pour mon épouse qui m'a accompagné et qui aura moins froid comme ça.

Devant le Zénith


8h40 : Un petit tour à la voiture pour finir de me préparer et je prends la direction du départ, devant le Zénith, au petit trot, histoire de lutter contre le froid (1° maxi) et de pouvoir partir sur un bon rythme car aujourd'hui il ne s'agit pas de traîner.



8h55 : Les 400 inscrits sur le format long sont en place sur la ligne de départ pour 1 minute d'applaudissements, suivie d'une Marseillaise reprise en choeur, pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13/11.

La zone de départ

Ne rien lâcher pendant 25 km

Derrière le cimetière du Crêt de Roch

9h02 : Un petit coup de sifflet retenti et c'est parti !
Je profite des deux premiers km plats pour me mettre dans le rythme, et rentrer d'un bon pied dans la première côte, brève, le Crêt de Roch. De suite on est dans l'ambiance trail puisqu'on contourne le cimetière par un single boueux, avant de retrouver la ville et les escaliers, dévalés deux à deux, jusqu'à la place Jean Jaurès et à l'Hôtel de Ville.

Tout s'est enchaîné très vite. Deux km maintenant pour temporiser, mais pas trop, avant d'attaquer le premier gros morceau : l'ascension de la colline de Villeboeuf et ses escaliers. Ce n'est pas facile. J'ai la drôle d'impression qu'on vient juste de partir mais que je suis dans l'effort depuis deux heures... pas très bon signe ça après une demi-heure de course. Bref, pas grave je me re-concentre vite sur la montée. En haut c'est légèrement vallonné, plutôt descendant, jusqu'au parc du Bois d'Avaize où on change encore de décors, là on est en pleine forêt ! C'est boueux dans les descentes, attention aux glissades. A la sortie du parc on retrouve le goudron et j'envois un peu dans la descente.

10h00 : A Terrenoire, le bassin de Janon est en vue, et mes parents aussi ! Ils sont passés m'encourager, ça fait plaisir, d'autant que je sens bien maintenant que je ne suis pas dans un bon jour, les jambes sont lourdes dans les côtes.

A Terrenoire, juste avant le premier ravito

Le ravito de Janon sous la neige

10h05 : Passage rapide au ravito où les pom-pom girls mettent l'ambiance. J'ai 5 minutes d'avance sur mes estimations, donc ça va, mais on attaque déjà la côte de la Métare, la plus longue du parcours, et comme je n'ai pas de bonnes jambes en montée je ne suis pas vraiment rassuré.

La première partie monte d'une bonne pente sur un sentier en direction de l'IUT. Là on a un léger replat goudronné avant d'attaquer un single qui grimpe encore, dans la forêt, dans la neige, pour du vrai bon trail qui n'a plus grand chose d'urbain.

Tout en haut de la Métare

Au bout de cet effort nous arrivons au point culminant du parcours. Petite descente, re-côte, puis la vraie descente, d'abord technique, ensuite très roulante lorsqu'on retrouve la route.

10h45 : Juste avant de débouler sur le petit ravito liquide du Portail-Rouge (km 15), bonne surprise, mes parents sont encore là pour m'encourager ! A Terrenoire c'était prévu, là non.
Et quid du plan de marche me direz-vous... et bien j'ai toujours une petite avance sur mes prévisions, avec pourtant l'impression d'être en retard.

Passage au Portail-Rouge

Nous voici de nouveau en ville, mais ce n'est pas plat pour autant, et pas forcément roulant non plus car le parcours nous réserve des petites surprises par ci par là avec des "passages secrets" techniques entre les rues, c'est vraiment sympa !

11h05 : Je suis pile à l'heure prévue à la Place du Bicentenaire (km 18) pour couper la Grand-Rue et basculer de l'autre côté de la ville, en direction de la Cotonne, prochaine difficulté du parcours.
On commence par contourner un bout de la colline par la voie verte, un bon faux-plat où je me traîne. Du coup quand la pente se dresse pour monter droit sur la colline, je ne force pas trop, préférant me ravitailler en liquide et en sucré. La montée n'est de toute façon pas trop longue avant de basculer dans une descente raide et bien roulante.

11h25 : Je déboule donc pile dans mes prévisions à Tardy. Normalement, parti comme ça je devrais avoir un quart d'heure d'avance sur la BH au Puit Couriot, sauf qu'en plus de ma petite forme du jour j'ai sous-estimé la portion à venir.
La descente en petits lacets d'Auguste Bernard est rigolote, mais pas très rapide, et juste après, la remontée derrière le Musée d'Art et d'Industrie est plus longue que prévu, par un chemin qui serpente, et j'ai de plus en plus de mal à relancer efficacement.

La descente d'Auguste Bernard

Il reste alors 3 km jusqu'au ravito fatidique du Puit Couriot, qui, sur le papier, semblaient globalement plats, mais en réalité pas tant que ça... je perds du temps et je le sais. Ca sent la BH mais je sens qu'il va quand même falloir que je fasse une pause au ravito pour me requinquer un peu, ça va être chaud !

Le Puit Couriot et les crassiers

11h55 : Le Puit Couriot, enfin, j'y suis presque, mais il reste encore l'un des passages les plus sympas du parcours, mais qui fait aussi perdre du temps, la visite expresse du musée de la mine ! On monte quelques marches, on traverse les salles des machines, tout en suivant le marquage lumineux on traverse la fameuse salle des pendus, les douches, et voici le ravito, il était temps.

12h00 : Malgré l'heure très limite je m'accorde quelques minutes pour manger, boire et changer la batterie de la GoPro. Mais quand j'entends un policier dire à un bénévole que les prochains arrivés seront hors course, je me dépêche de repartir.


C'était moins une, mais c'est fait, j'ai gagné de justesse ma première course contre la montre, il en reste une à finir maintenant.


Une belle fin de course, un peu gâchée


13h05 : Ca commence d'entrée par un beau single dré dans l'crassier !
Et là stupeur ! Un débaliseur nous dépasse (on est une petite dizaine de coureurs), et ça, ça fait baliser... Je me suis bien demandé s'il n'allait pas nous demander de faire demi-tour. Finalement non, on le repasse et on ne le reverra plus, la course peut donc continuer sans stress.

La traversée de Côte Chaude est un peu monotone, mais les pensées sont déjà tournées vers le dernier gros défi du jour : le Crêt de Montaud.

12h25 : On y est. La porte du Parc de Montaud se présente. Et là, très bonne surprise, un petit ravito inattendu avec du café chaud !! On n'a eu droit qu'à du froid depuis le début et j'avais vraiment regretté de ne pas voir de café au ravito du Puit Couriot. Je m'accorde donc 2 minutes pour me réchauffer le gosier, et repartir un peu ragaillardi à l'assaut du Crêt de Montaud.
La couleur est annoncée par un petit panneau indiquant 500m pour 90mD+. Les escaliers s'enchaînent et finalement je ne souffre pas tant que ça, et je double même un ou deux coureurs.

Les escaliers dans le Parc de Montaud

12h35 : Au sommet des 6 soleils on retrouve un peu de neige, et les bénévoles les plus malchanceux du jour au pointage chronométrique en plein vent glacial, les pauvres.

Les 6 soleils au sommet du Parc de Montaud

Enfin le plus dur est fait. La descente est sympa, très nature, pour arriver dans des lotissements et des jardins, c'est joli.
On retrouve un décors plus urbain à Grouchy. Quelques marches à monter sur la passerelle SNCF de la Terrasse, moins de 3 km à boucler, avec le Chaudron à portée de main...
Et là c'est le drame. Déception. On passe devant Geoffroy Guichard sans y entrer... incroyable ! J'apprendrais plus tard que les coureurs passés 5 minutes avant nous ont été les dernier à passer dans le Chaudron, puis l'orga à fermé le stade. D'accord dans un contexte difficile et avec un match le soir même ce n'est pas facile à gérer mais quand même, nous priver de ça, et ne pas nous laisser faire le même parcours que les autres jusqu'au bout alors qu'on est dans la même course, c'est décevant.

Le stade Geoffroy Guichard... plus chaud de l'intérieur, parait-il...

13h00 : Tant pis pour le stade (même si je suis encore déçu à l'heure qu'il est), le plus important c'est l'arrivée, en 3h59, avec quand même la satisfaction d'avoir fait un très joli parcours autour de Saint-Etienne, dans des conditions difficiles, avec du plaisir malgré la petite forme du jour.
Place à la grosse paella bien méritée, et au repos de fin de saison !






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